Mathématique et Démocratie
Monsieur le président, comment avez-vous été élu ?
Mathématiques et démocratie, paradoxes du vote en France et ailleurs, ou “comment une liste citoyenne pourrait-elle le plus démocratiquement possible désigner ses porte-paroles et sa tête de liste ?“.
L’année 2017 a été riche en élections dans de grandes démocraties, élection de Donald Trump aux États Unis d’Amérique, élection d’Emmanuel Macron en France, Brexit en 2016… Les surprises passées ou à venir de ces élections, l’imprédictibilité angoissante des élections en France et dans d’autres pays, les débats qui se concentrent sur des épiphénomènes n’ont pas seulement des explications politiques, mais sont très liés aux modes de scrutin choisis.
Pour les mathématiciens du choix collectif que nous sommes, ce n’est pas à proprement parler une révélation récente, mais pour la quasi totalité des citoyens, ça le sera probablement: les démocraties sont congénitalement malades (à crever) de leurs scrutins. En effet, tous les modes de scrutin classiquement utilisés dans les démocraties, même les plus évoluées, sont grossiers, déformants, instables, incohérents, manipulables… En somme, pour des raisons profondes, ces scrutins sont incapables de traduire la préférence collective. Pourtant, chacun d’eux, là où il est employé, se pose comme l’impartial et rigoureux mécanisme de base de la démocratie.
Pourquoi ce scandale peine-t-il à être vu et compris?
En cet hiver 2018-2019, le mouvement des gilets jaunes renvoie aux problèmes de la légitimité de la représentation des élus. Le débat ouvert par la crise des gilets jaunes sur la nécessaire rénovation démocratique, rend aujourd’hui plus que jamais indispensable de réfléchir à la réforme des scrutins. Mais quel mode de scrutin employer ?
Nous vous proposons de débattre à partir de quelques exemples et explications que proposent les modèles mathématiques de la décision, ainsi que sur les solutions possibles.
Pour vous mettre en appétit, vous pouvez visionner cette petite vidéo très instructive…