La loi dite « Pour une sécurité globale préservant les libertés » a été promulguée par le Président de la République le 25 mai dernier.
Elle vise à créer « un continuum de sécurité » dans la perspective d’exercer un contrôle préventif maximum sur l’ensemble du territoire. Elle le fait en accroissant le pouvoir des services policiers de l’Etat et des municipalités, en réorganisant d’une part leur fonctionnement interne et en mettant d’autre part à leur disposition une foule de moyens technologiques dernier cri censés leur faire gagner en efficacité.

Sortie en pleine épidémie de Covid, cette loi a une origine plus ancienne et plus lointaine : elle n’est que la prolongation logique et presque fatale d’une volonté totalitaire du même ordre (totalitaire non pas dans le sens d’un régime dictatorial, mais dans celui d’une information totale) qui a vu le jour aux Etats-Unis dans les suites des attentats du 11 septembre 2001.

Ce que l’on peut appeler « la Technopolice » est le produit de la coïncidence temporelle et géographique entre d’un côté le sentiment de ratage de la CIA (et la peur de rater à nouveau) et d’un autre l’empressement de toute une armée de chercheurs high-tech implantés dans la Silicon Valley à tirer profit de tout ce qui pouvait leur permettre de développer plus avant leur ambition de captation numérique totale, sans zone d’ombre, du monde réel.

Mais, si les intentions de ceux qu’on appelle à présent les GAFA pouvaient, à leur commencement, apparaître assez louables (relier les hommes et les aider à se comprendre) les choses ont bien changé aujourd’hui.
Les individus aux manettes ont à présent ni plus ni moins en tête que la maîtrise totale du monde : savoir non seulement tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passe, mais prévoir aussi tout ce qui va arriver en extrapolant à partir de chacun de nos clics sur leurs différentes plateformes numériques nos comportements futurs. Et rafler au passage les centaines de milliards de dollars que payeront ceux que ces données intéressent.

Pour mieux comprendre cette évolution et ses enjeux, pour débattre des initiatives à lui opposer, la Carmagnole accueille la Quadrature du Net, le collectif Danger Loi Sécurité Globale (DLSG) et le forum Technopolice Marseille.