Bourougnan, trépidante petite commune du Midi, se dote d’une grande scène : le Théâtre National de Bourougnan (T.N.B.) et d’une troupe permanente, composée de tous les héros qui peuplent le village depuis la nuit des temps : Lucette, Raymond, Robert, José, Paquita, Émile, Pierrot, Mr. Grout…

Toutes et tous disposé(e)s à monter sur la scène pour s’y payer une bonne tranche de rigolade !

Mais les « décideurs » culturels qui chapeautent le projet n’ont pas la même vision. Toujours soucieux d’offrir au public un théâtre “exigeant”, (comprenez : grave, sombre, ennuyeux, si ce n’est franchement soporifique) ils placent à la tête du T.N.B. un théâtreux de la capitale, réputé dans les milieux “autorisés”, pour son soi-disant « courage politique » et son « engagement » artistique.

Celui-ci va se faire un devoir de débuter sa saison par une adaptation tout à fait “exigeante” et “contemporaine” de « La Tempête » de Shakespeare, réalisée à grands renforts de lumières, de bandes-son, de vidéos-projections, de jets de fumée, de texte ânonné, bref de tous le fatras scénique auquel nous a malheureusement habitués ce style de théâtre, réservé à une certaine élite ou se prétendant telle : une pièce de plus sur le pouvoir, mais dont le Pouvoir pourra parfaitement bien s’accommoder.

Mais c’est sans compter avec Jean-Charles, personnage bourougnannais hors-norme, sorte de Groucho Marx mâtiné de Pagnol qui aurait croisé Coluche dans l’ascenseur, esprit libre, maniant de main de maître l’ironie et la satire et qui va, de manière totalement inattendue, détourner le propos et faire de ce qui aurait pu être une pièce convenue et un “coup d’épée dans l’eau”, un réquisitoire joyeux, vif, implacable et éminemment politique contre le TAFTA et les dérives de l’idée démocratique livrée aux mains des puissants. 

Grâce à lui et à ses complices, le T.N.B. ne faillira pas à sa mission, il restera un théâtre populaire, joyeux, mordant, insoumis et drôlement subversif. 

Un théâtre qui appelle un chat un chat, un théâtre “lanceur d’alerte”, et qui va droit à son but : appeler à l’insoumission par le rire.

À ne pas manquer !

Ouverture des portes à 19h30 et petite restauration possible sur place avant le spectacle.