Compte-rendu de la séance de Ciné-Carma du 17 octobre 2019

Film programmé :    L’Envers d’une histoire, de Mila Turajlic, 2017, France/Serbie, 104 min

Synopsis : « Une porte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire, à son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Milošević. »

Animation de la séance : Jacques Choukroun, Amit Bellicha et François Joly.

Déroulement de la séance :

Environ 30 personnes composaient le public de cette séance de rentrée.

La nouvelle équipe de Ciné-carma a présenté ce que sera la programmation à venir : du cinéma engagé, avant-tout sélectionné sur la qualité cinématographique des films, qui nous fera faire un tour de la méditerranée et des questions politiques qui la traversent. Pour l’essentiel des films contemporains, sans s’interdire la possibilité de programmer des classiques, ou d’élargir la perspective géographique.

Jacques Choukroun a présenté la réalisatrice Mila Turajlic, et son film précédent Cinema Kommunisto, et introduit le film en faisant un rappel sur l’histoire de la création de la Yougoslavie.

 Après la projection du film, le public a pu exprimer sa satisfaction d’avoir pu voir ce film rare, sensible et puissant. Après un approfondissement historique apporté par Jacques Choukroun, le débat s’est engagé, riche et nourri, autour de plusieurs thématiques.

Certaines, à caractère socio-politique :

  • la perception du conflit yougoslave depuis la France, la méconnaissance des oppositions serbes à Milosevic
  • le devenir des révolutions démocratiques, confrontées à la montée des nationalismes autoritaires
  • la ressemblance entre les contestations, celle contre Milosevic et certains de ses successeurs, et celles qui agitent le monde actuellement, en particulier le mouvement français des gilets jaunes.
  • la similitude entre les moyens de répression, de propagande dans ces différents mouvements

D’autres, traversant le film plus en profondeur :

  • les raisons et la valeur de l’engagement
  • la construction d’un récit politique à travers des images, à travers une approche intimiste

A la fin de la séance, rendez-vous a été donné pour la prochaine manifestation cinématographique : le festival colombien.

Financement de la séance : le coût de cette  projection s’élevait à 110 euros TTC (tarif préférentiel accordé par le distributeur). L’entrée étant gratuite, le financement dépendait du montant récolté par le « chapeau ». Les recettes ont été légèrement supérieures à la somme nécessaire (environ 120 euros).

L’avis de Ciné-Carma : révélée par son précédent film, Cinema Kommunisto, la réalisatrice Mila Turajlic a traversé dès sa petite enfance tous les soubresauts de l’histoire yougoslave contemporaine, depuis la mort de Tito. Dans ce nouveau film, elle porte un regard très personnel sur toute cette histoire, et celle qui l’a précédée, par le biais du sort réservé à la maison bâtie par son grand-père, nationalisée et divisée par le régime communiste au sortir de la seconde guerre mondiale. La puissance symbolique des lieux, l’acuité du regard de la cinéaste se trouvent renforcées par le fait que sa famille a été au centre des constructions et des contestations dans le pays depuis sa création. Un grand film, multi-primé, utilisant brillamment l’articulation entre l’intime et le public, la petite et la grande histoire.

Bande-annonce : http://www.survivance.net/document/47/69/L-envers-d-une-histoire

Pour en savoir plus : http://www.survivance.net/document/47/69/L-envers-d-une-histoire

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