En pleine mobilisation pour défendre l’Aéroport de Paris (ADP) en recueillant un maximum de signatures d’ici fin mars, la Carmagnole a décidé d’impulser une initiative sur les privatisations de nos biens communs.
Pour illustrer ces différents hold-up, nous prendrons l’exemple de la privatisation des barrages hydrauliques avec David GARCIA, journaliste au Monde Diplomatique, Philippe ANDRE de Sud Energie et Christelle PEYBERNES de la CGT Mines-énergie.

Énergie renouvelable par excellence, malgré une forte emprise critiquable sur le milieu naturel, l’hydroélectricité représente 12 % de la production nationale de courant… Quatre cents barrages, essentiellement gérés par l’entreprise publique, qui contrôle encore 83 % des capacités hydroélectriques du pays, sont concernés. Pour le reste, outre une myriade de structures locales, 12 % du parc est géré par la Compagnie nationale du Rhône (CNR), et 2 % par la Société hydroélectrique du Midi (SHEM), toutes deux ayant pour principal actionnaire Engie, ex-GDF Suez. « Abus de position dominante », entonnent les exégètes néolibéraux à Paris comme à Bruxelles…

Pour une trentaine d’installations, la Commission exige le renouvellement immédiat de concessions expirées qui ont bénéficié de « délais glissants » (c’est-à-dire qui ont été prolongées). Le 7 mars dernier, elle a envoyé une mise en demeure cinglante à huit États, considérant notamment que « tant la législation que la pratique des autorités françaises et portugaises sont contraires au droit de l’Union européenne »…

Financés sur fonds publics, amortis depuis des décennies, hyper-rentables, les barrages suscitent la convoitise des investisseurs français et étrangers. Selon le rapport parlementaire corédigé par Mme Battistel, députée socialiste de l’Isère et vie-résidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, les installations hydroélectriques dégagent un excédent brut d’exploitation de 2,5 milliards d’euros par an. Investissements et rémunération du capital déduits, le bénéfice s’élèverait à quelque 1,25 milliard d’euros par an.

Extraits de “Les barrages hydroélectriques dans le viseur de Bruxelles“, article paru dans le n°de juin 2019 du Monde Diplomatique (David Garcia)

Ensemble faisons barrage aux privatisations et réapproprions-nous sous forme de Commun nos Service Publics.

Remerciements à Marc Rolland (Marker) pour son autorisation d’utiliser son dessin publié en annonce de cet événement et visible, parmi d’autres, sur son site.