Cette histoire n’avait pourtant pas bien commencé. Les premiers contacts de Cuba avec des Français, ce sont des pirates qui, au XVIème siècle, saccagent et pillent La Havane. On peut faire mieux pour démarrer une idylle ! En 2016, c’est un autre monde : suite à la rencontre des présidents des deux Etats, à La Havane et à Paris, Bouygues et Aéroports de Paris remportent le chantier de la rénovation de l’aéroport international José Marti de la Havane.

Entre-temps, … comment dire ? Comment expliquer cette relation particulière ? La France n’est pas l’Espagne, cette puissance coloniale qui lui a donné sa langue. La France n’est pas non plus les Etats-Unis, seconde puissance coloniale et voisine omniprésente, incontournable, pour le pire le plus souvent. La France, elle, serait plutôt comme une cousine éloignée que l’on fantasme à certaines époques à Cuba, comme on le fera de Cuba côté français à d’autres époques.

Sans être puissance dominante, donc, la France sera présente à Cuba après l’indépendance d’Haïti. Une partie du territoire cubain, la ville de Cienfuegos, la production du tabac, du café, le drapeau doivent beaucoup à une poignée de Français. Inversement des cubains ont vécu ici et marqué la France de leur empreinte, sans parler de l’impact de leurs musiques.

Paris, Victor Hugo, la Révolution française ont imprégné certaines époques de Cuba. Castro et le Che ont été vécus par de nombreux Français comme l’espoir d’un autre avenir possible pour les peuples du tiers-monde, voire au-delà. Aujourd’hui la plus grande Alliance française au monde, en rapport à la population du pays, est celle de Cuba. En soixante ans, depuis la Révolution cubaine, les événements, les allers -retours politiques, les sentiments des opinions publiques ont oscillé entre  « excès d’honneur et d’indignité ». Mais un lien original s’est tissé, et il est demeure.

À la recherche de ces points de jonction, de croisements, de tensions ou d’affection, et pour mieux comprendre cette relation qui nous semble si particulière, le récit de Philippe Mano vérifiera si l’intuition était juste, réelle ou fantasmée à travers les nombreux petits cailloux collectés ici ou là. Son livre n’est ni un ouvrage d’historien, ni dictionnaire amoureux, mais plutôt un cabinet de curiosités personnel à partager.

Conférence-débat de Philippe Mano, à partir de son livre « La France et Cuba, petit traité d’une relation particulière »

Organisé par la Carmagnole en partenariat avec le Comité Hérault de Cuba Coopération France.