Droit dans son 49.3, le gouvernement croit pouvoir spéculer sur le pourrissement d’un mouvement social d’une ampleur inégalée en France depuis des décennies.
Pendant ce temps, les journées de mobilisation se succèdent contre la réforme des retraites…
Dernier avatar de cette fracture entre les institutions qui nous gouvernent et le pays réel, la validation constitutionnelle du projet de réforme puis la précipitation de sa promulgation nocturne.

Mais, au-delà du destin de cette loi, que nous dit cette “séquence des retraites” de l’état de notre 5e République ?
Crise politique ou crise de régime ?

La crise de régime se distingue de la crise politique par la remise en cause ou la fragilisation du principe de légitimité sur lequel il repose, établissait le Professeur de droit constitutionnel Dominique Rousseau dans Midi Libre le 26 mars dernier.(…) Sans doute les représentants peuvent-il soutenir qu’ils tiennent cette légitimité à vouloir pour le peuple du peuple lui-même qui les a élus. Mais, pour de multiples raisons, le vote ne suffit plus pour fonder la recevabilité sociale d’une loi.(…) Le président de la République a cru que son élection suffisait pour légitimer sa loi. Dans l’ancien monde peut-être. Dans le nouveau monde, sans doute pas.”

Dominique Rousseau sera jeudi 27 avril à la Carmagnole.