Peu d’activités humaines échappent aujourd’hui à l’hydre de l’intelligence artificielle (IA). Et même si on n’a pas (encore) osé introduire la notion de « pensée artificielle », la tendance est de rabattre le fonctionnement du cerveau sur celui des algorithmes. Le terme est trompeur : il peut faire croire que l’IA est à l’intelligence humaine ce que l’insuline artificielle est à l’insuline de porc, c’est-à-dire la même chose en mieux. Quels qu’en soient ses énormes avantages, il ne doit pas permettre de faire l’économie d’une réflexion théorique.
D’autant que, avec l’arrivée des big data, ces données massives stockées dans des milliards d’ordinateurs, on fait aujourd’hui d’innombrables prévisions, souvent pertinentes (quoique…). Certains s’empressent d’en déduire que les théories et les lois, les mathématiques, voire les sciences en général, ne nous seraient bientôt plus d’aucune utilité. L’observation des corrélations serait bien plus efficace que le raisonnement. Prévoir sans comprendre suffirait amplement.
Dans “Comprendre sans prévoir, prévoir sans comprendre” (Ed. Cassini, 2018), Hubert Krivine s’inscrit en faux contre ce point de vue dans un plaidoyer très argumenté.
Physicien, Hubert Krivine est également l’auteur de “La Terre, des mythes au savoir” (Cassini, 2011), Prix de l’Union rationaliste 2011, Prix d’histoire des sciences de l’Académie des sciences 2012, et d’un “Petit traité de hasardologie” (Cassini, 2016).
Événement organisé en partenariat avec la librairie La Cavale
Ecouter Hubert Krivine :
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