Dans les villes livrées en pâture au « capitalisme urbain » des 500 plus grands groupes industriels, l’objectif est non seulement de produire du bâti mais également de s’approprier tous les réseaux. L’eau, les déchets, l’énergie, l’information : tout doit leur appartenir. Montpellier n’échappe évidemment pas à cette tendance prédatrice. Lors de cette soirée nos conférenciers montreront qu’il existe des alternatives à ce « capitalisme urbain ».

Dans un premier temps nous envisagerons les ripostes possibles face à l’appropriation des centres historiques au profit de ce capitalisme urbain qui chasse les pauvres des centres-villes. Dans un second temps nous examinerons le contenu de la notion de « biorégion urbaine » comme méthode alternative qui a pour ambition de traiter le territoire comme bien commun.

L’écologie urbaine revendique le droit des citoyens à la ville historique. Aujourd’hui pour mieux séduire et vendre ses « produits immobiliers défiscalisant », le capitalisme urbain a besoin de cosmétiques : un petit peu de vert, un petit peu de vieilles pierres. C’est un simulacre à déconstruire et nous verrons comment nos cousins italiens ont identifié des pistes pour combattre la gangrène de la spéculation en centre historique. Daniele Vannetiello a contribué à rédiger la « Loi sur le droit à la ville historique », loi qui sera présentée au sénat italien par Pier-Luigi Cervellati, géographe et urbaniste, qui a transformé Bologne en permettant aux habitants de continuer à vivre dans le centre historique.

L’écologie urbaine formule des propositions concrètes sous la forme de « biorégion urbaine » comme remède à la ville décomposée. La biorégion urbaine est une stratégie de planification réalisée avec les habitants, dans une perspective de re-territorialisation, imaginée par les « territorialistes » italiens, et mise en forme par Alberto Magnaghi. C’est une réponse fortement inspirée par la démarche de Patrick Geddes, qui a fondé à Montpellier le Collège des Écossais (avenue Abbé Paul Parguel) et Ilaria Agostini, professeure d’architecture et d’urbanisme à l’université de Bologne, vice-présidente de la Société des territorialistes italiens, qui a mis en œuvre les outils de la bio-région urbaine dans le plan paysager de Toscane, plus précisément dans le Chianti. Elle était lundi dernier au sénat français, invitée par la Fondation pour l’écologie politique afin d’apporter sa contribution à la réflexion sur la transition post-métropolitaine et viendra nous exposer ses travaux.

Les participants :

Ilaria Agostini, professeur d’architecture et d’urbanisme à l’université de Bologne

Daniel Bartement, géographe, université Paul-Valéry

Fabrice Bertrand, géographe, spécialiste d’histoire urbaine, animateur du groupe « Montpellier histoire et patrimoine » (Facebook, 13000 abonnés)

Daniele Vannetiello, architecte urbaniste, professeur à l’université de Bologne