©Carlos Osorio Fuentes
Ciblé⸱e⸱s
Cibl⸱é⸱e⸱s se propose de réunir l’œuvre de trois artistes aux parcours hétéroclites qui les ont chacun⸱e⸱s conduit⸱e⸱s à intercepter la question des violences policières dans l’usage d’armes désignées à tort comme « sublétales ».
En 2019, à Santiago du Chili, éclate l’estallido social, un soulèvement populaire parti de la jeunesse. L’universalité des images qui nous parviennent des affrontements ouvre une première fenêtre réflexive sur l’usage par les forces de l’ordre chiliennes, d’un armement controversé : celui des LBD. Présenté comme une marque de désescalade de la répression d’État, se voulant dissipateur des fantômes d’une dictature meurtrière, l’usage des LBD serait la preuve d’une évolution, par le progrès technologique, du maintien de l’ordre encadré, d’une « gestion démocratique des foules ».
C’est une version du réel très différente que nous livre le regard acéré de Carlos Osorio Fuentes. Il témoigne d’un retour de la brutalité : des scènes de guerre font irruption dans le centre-ville de la capitale chilienne. Le parvis de l’Université devient le théâtre d’affrontements violents. Les manifestant⸱e⸱s sont cibl⸱é⸱e⸱s au visage, les journalistes mis en joue. Et nous avec.
Les sérigraphies d’Anita explorent les éléments qui composent l’équipement d’un CRS français, la même année, en 2019. Les armes forment une série cumulative. Elles emplissent tout l’espace. Rappelant la saturation de l’espace public par des rangées de CRS, et de l’air par le gaz lacrymogène, au moment des manifestations des gilets jaunes ou contre la Réforme des retraites.
Anita emprunte aux codes publicitaires des couleurs vives et séduisantes et les met en tension dans son procédé de production : la fragilité du corps, corollaire de l’usage de cet arsenal disproportionné, affleure sur certaines images. Le geste a tremblé. Des éclats de couleurs rappellent l’intimité de nos blessures.
Aurélie Piau a conçu une série d’affiches depuis cette société civile ciblée. Avec humour, elle interpelle ici les forces de police pour proposer un renversement d’autorité ; là, elle propose une arborescence de caméras de vidéosurveillance flanquée des termes « business plan ». Elles sont des surfaces de dénonciation, des messages adressés à un pouvoir politique — mais pas que —, qui organise la répression indispensable au maintien de l’ordre néolibéral actuel.
Tout⸱e⸱s choisissent de sublimer à travers leurs travaux les actes de résistance et les formes de luttes multiples contre ce projet de société qui ne tient que par le recours aux armes mutilantes.
Une exposition, visible du 25 janvier au au 28 février, de Anita, Carlos Osorio Fuentes et Aurélie Piau.
Commissariat de Lisa Combettes, Jean François Mazeran et Isabelle Quaglia.
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